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 Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)

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RAMANARAZ
ophélie
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ophélie
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MessageSujet: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 2:29

Et bien.... Je remarque que c'est moi qui va inaugurais la section Fantastique.

Alors, c'est parti!



Présentation du roman:


Son nom: Les trois vies. Les liens du passé.
Ce n'est que le premier tome.
Mon roman est écrit en trois parties dont les parties séparées n'ont pas le même nombre de chapitres.

Nombre de pages:
Actuellement, il est de 468 pages sur world, mais je suis en train de le modifier et il faut bien entendu que j'écrive les derniers chapitres ^^.
Et le genre est déjà inscrit avant que vous n'entriez dans la section.



Je ne ferais pas de résumé parce que... vu ce que je raconte et la longueur de mon roman, je ne préfère pas vous dévoiler toute l'histoire maintenant. En plus, je n'aime pas les résumé alors à quoi bon.

Mais avant le proloque, j'ai créé un petit texte qui "exprime" si je puis dire, l'état d'esprit du personnage principal de la première partie.

Cela dit, Bonne lecture.



Première Partie:
Laétia.




Au plus profond de nos esprits, nous savons tous que le monde n’est fait que de cruauté. Il est sadique, comme nos trois esprits. Il est sanglant, comme nos crimes. Nous ne sommes pas de parfaites personnes car, derrière notre physique, notre regard tel un océan limpide et rempli de curiosité, se cache la bête, attendant de s’échapper de son enveloppe pour bondir sur ses proies et jouir de l’instant où elle les massacrera. Si les vampires, les loups-garous et toutes ces créatures venues des ténèbres n’auraient pas existé, croyez-vous que nous serions ce que nous sommes aujourd’hui ?
Si ces âmes meurtries, ces démons à l’apparence monstrueuse et Satan ne faisaient pas parti de ce monde, croyez-vous que le processus de l’enfer s’arrêterait pour offrir la paix à notre âme déjà tellement torturée par le passé et ces rêves apocalyptiques ?
Bien sûr que non.
La réalité dépasse les interrogations.
Le destin vient du profond territoire de l’enfer.
Satan est entré dans l’arène avec son fouet.
Nous sommes les trois lions.
Nous obéissons.
Mais je suis la dominante.
Je soumets les deux autres qui feront ce que je veux sans moyen d’en échapper.
Je peux m’en servir comme des jouets.
Irréfutablement sadique.
Belle, mais attention je pique.
La rose noire de l’enfer qui ne fane jamais.
Les ténèbres on beau m’engloutir, je réapparais.
Cruauté diabolique.
Que le spectacle commence








Prologue.











---------Tous mes subterfuges s’étaient révélés inutiles. Derrière la vérité se cachait une chose horrible.
Normalement, j’aurais dû mourir mais – au moment où je m’y attendais le moins — une personne m’avait sauvé. Hélas, cela date d’il y a bien longtemps à présent. Trop longtemps pour que je puisse me souvenir des détails qui ont changé ma vie à jamais.
---------Je m’apprêtais désormais à dire « oui » à un homme. Accepter de devenir une autre femme. Pas celle que j’étais avant : fragile, mais dure et sauvage.
---------Comment avais-je pu être ce que j’étais à cet instant ? découvrirai-je un jour l’identité de celui qui m’avait fait « ça »…s’il y a un responsable ?
---------Les chances de recouvrer la mémoire et de connaître mon passé semblaient minces.
---------Derrière mes yeux noirs aux iris en feu et en dépit de ce qui aurait dû être mon trépas, mon intense concentration trahissait ma solitude. Dévoilant tous les dangers qui m’entouraient.
---------Quelque part au loin, dans les tréfonds d’une immense forêt sous la lune éclatante, une bête hurla.
C’était moi.[center]


Dernière édition par ophélie le Mar 23 Fév - 19:45, édité 2 fois
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RAMANARAZ
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 13:37

et bien il y a une atmosphère et c'est très bien ! Cela donne envie d'aller plus loin.
L'ensemble est fort et bien écrit, il y a quelques tournures à revoir, quelques passages un peu plus faibles que le reste mais il faut avant tout continuer (et pus j'ai mes problèmes récurrents aux yeux, j'ai du mal à lire sur écran Very Happy ).

Je ne peux que t'encourager à continuer et aussi à lire (si tu trouves le temps) des livres "classiques", pour justement améliorer encore tes tournures. Je peux d'ailleurs te conseiller si tu le souhaites. Pas de panique, pour mon boulot je baigne dans les éditions régionales et si le reste vaut ce qui est écrit là, tu n'es pas loin d'avoir le niveau de certains auteurs édités. Mais justement... Ma devise est Citus, Altius, fortius Very Happy

Avant de te faire plus de compliments ou plus de critiques on attend donc la suite.

à te relire
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jeancharles
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 13:58

superbe
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ophélie
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 14:05

Les tournures sont un peu mon petit problème, mais je me relis toujours et d'ailleurs, je dois envoyer toute ma première partie à l'écrivain qui me corrige. ^^

Sinon, le premier chapitre devrait être posté dans les minutes qui suiveront la lecture de cette phrase... =D
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ophélie
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 14:18

1.













---------Jamais je n’aurais cru avoir aussi mal !
---------J’ouvris enfin les yeux et aperçus quelques particules de poussière. Malencontreusement couchée sur le côté, mon bras droit semblait être écrasé sous mon poids et pourtant – à part mon mal de crâne - je ne sentais absolument rien.
---------Je clignai des yeux et vis de grands barreaux de fer et des chaînes d’acier éparpillées au sol. En arrière plan, il y avait des jambes qui marchaient tranquillement, qui s’arrêtaient pour se tourner dans ma direction ou pour courir et ensuite disparaître dans la foule. Elles n’étaient pas fines comme celles d’une femme, mais musclées et poilues.
Oh merde ! Me voilà dans de beaux draps !
Je tentai de me relever lorsque des chaînes m’arrêtèrent net et je sus tout de suite à qui elles appartenaient.
---------Soudées sur des petites boucles d'acier incrustées sur le sol crasseux, mes attaches rampaient par terre comme des serpents. Mes chevilles, mes poignets et ma gorge étaient enchaînés. Je grimaçai de douleur pendant que mon mal de tête s’intensifiait.
Je tirai sur les chaînes durant quelques minutes, mais elles refusèrent de céder. Je regardai autour de moi et m’aperçus que l’on m’observait. La plupart me fixaient sans comprendre et j’en déduisis donc - au bout d’un moment - qu’il valait mieux leur poser mes questions tout de suite avant qu’ils ne partent.
— Hé oh ! Quelqu’un pourrait m’aider ? Où suis-je ?
Ils me regardaient fixement, mais ne répondirent pas.
Leurs yeux sombres m’étudiaient attentivement comme si j’étais intéressante. Sottises. Je m’approchai d’eux autant que la longueur des chaînes me le permettait et agrippai les barreaux de ma prison.
— Pouvez-vous m’aider ? demandai-je avant de tirer un bon coup sur l’une des chaînes qui bloquait ma cheville.
Les trois hommes me regardèrent puis partirent sans me répondre.
— Salopards !
Soudain, un ronflement bruyant se fit entendre. Durant une seconde, je crus avoir affaire à une vrai bête, mais après avoir tourné la tête, je remarquai avec ironie que le bruit venait simplement d’un gars qui dormait dans la cage à côté. Je ne lui prêtai pas plus d’une seconde de mon attention et regardai à travers les barreaux.
J’examinai l’extérieur de ma cage. J’étais dans une immense maison où l’air dégageait une odeur sucrée que je ne sus identifier avec plus de précision.
Et puis… Quelle foule !
Où suis-je ? Et puis, comment suis-je arrivée ici ?
J’avais l’impression d’être faible, le cerveau vidé et fatigué à cause d’une horrible insomnie ou d’une amnésie partielle. Quelque chose du genre. Je ne savais pas.
Ai-je un problème ou est-ce seulement une impression ?
Hantée par des pensées incompréhensibles, je pris les chaînes entre mes mains et tirai de toutes mes forces en sachant très bien qu’elles ne se briseraient pas. À quoi bon essayer ? Moi-même je me posais la question et me répondais : seulement parce que mon instinct me disait d’essayer.
Les passants masculins s’arrêtèrent pour me fixer avec insistance. Derrière la foule, en plissant les yeux, j’aperçus un autre homme - plus jeune - adossé contre un mur à m’épier sans cesse. Ses yeux vert émeraude, ses dents visibles et menaçantes dans sa bouche légèrement ouverte, lui donnaient un air purement séduisant. Pourquoi me regardait-il ainsi ? Comme si j’étais… comme si j’étais quelque chose d’important.
Je le scrutai plus attentivement et écarquillai les yeux.
C’est une blague ou j’ai réellement vu des dents pareilles à celles d’un animal ? pensai-je avec étonnement.
Le garçon eut beau s’apercevoir que je le dévisageais, son regard se fit plus pesant. Ses yeux me pénétrèrent d’une façon si brusque que j’eus soudainement l’impression d’avoir couru un marathon.
J’ose avouer qu’il était bien le seul à ne pas me considérer comme un spectacle, une chose que l’on fixait avec insistance puis que l’on oubliait en s’en allant. Il haussa un sourcil lorsqu’une voix s’éleva. J’arquai le mien en essayant de me détourner de ses yeux verts.
— Jacob ! Bordel, Jacob ! Arrête de disparaître comme ça, où je t’arrache les jambes !
Le jeune homme se détourna en même temps que moi vers quelqu’un que – malheureusement – je ne pus voir. La foule s’agrandissait, mais cela ne m’empêcha pas de prêter attention à leurs paroles.
— Que fais-tu ici ?
— Oh rien, je regarde la jeune femme que Jerry et Phil ont amenée il y a deux jours, répondit le jeune homme. Elle a l’air de ne pas comprendre pourquoi elle est ici. L’ont-ils frappée ?
— Oh oui ! Si tu avais vu la force qu’elle déploie quand elle est en colère! C’est… impressionnant !
— Quand Pélori viendra-t-il pour qu’on lui fasse des tests ?
Il avait l’air très curieux. Les passants me barrèrent soudainement la vue. Je maudis leur venue et partis gronder dans mon coin.
— Normalement, demain ou ce soir. Mais seulement lorsqu’il aura fini son travail. Alors, comment la trouves-tu ?
Bonne question !
— Sa beauté me frappe, répondit-il.
La foule se décomposa et je pus voir le prénommé Jacob. Je continuai de tirer sur les chaînes sans toutefois y mettre beaucoup de conviction, car je me savais incapable de les briser.
Où est Merlin quand on a besoin de lui.
Au bout d’un instant, je finis par renoncer.
— Elle ne peut pas briser les chaînes, les liquides que nous lui avons administrés l’ont affaibli à un tel point qu’elle doit se sentir comme une humaine, murmura le voisin de Jacob.
Il était plus grand que lui, peut être un peu moins musclé, mais tout aussi séduisant. Ses courts cheveux blonds lui donnaient un air de gros dur, mais ses traits démentaient cette dureté qu’il essayait de garder.
Il m’a l’air plutôt sympa ce mec.
— Elle en a l’air pourtant, fit remarquer Jacob au bout de quelques minutes.
— Oui, tu as raison. Mais attends de voir quand l’effet des liquides se sera estompé et là, tu verras ce dont elle est vraiment capable, un vrai démon !
Soudain, l’homme s’en alla d’une façon si rapide que j’eus du mal à savoir par quel moyen il s’était évaporé.
Jacob m’adressa un nouveau regard, plus perçant cette fois. Il le plongea dans le mien lorsque j’eus relevé la tête.
Après quelques instants, il s’en alla en prenant à gauche pour pénétrer dans la foule. Il s’y enfonça jusqu’à disparaître. Pour ma part, j’eus du mal à réaliser qu’il venait de me regarder avec des yeux d’une telle… sensualité. Il me fallut plusieurs minutes pour reprendre correctement mes esprits. Je me remis à tirer sur les chaînes et à gronder contre les passants qui m’approchaient d’un peu trop près.
Mon cerveau dans un état de contrôle pourtant absolu fut déstabilisé dans un souvenir et captivé par les dernières paroles de l’homme qui était avec ce… Jacob.
Les ronflements de mon voisin de cage cessèrent et furent remplacés par un grondement féroce et affreusement ronchon.
— Hé ! Fermez vos gueules, bon sang ! Y’a des gens qui dorment ici !
Je me tournai vers lui. Il s’adressait à la foule devenue très bruyante. Des grognements parvinrent à mes oreilles. Je hoquetai. L’homme se tourna brusquement vers moi après que l’un des passants lui ait dit qu’il y avait une nouvelle venue et il m’adressa un sourire amical auquel je ne répondis pas.
— Bienvenue mademoiselle ! déclara-t-il.
Je ne comprenais pas pourquoi il me souhaitait la bienvenue. Pourquoi serait-ce quelque chose de bien d’être ici ? Dans une cage où les hommes gueulaient et parlaient si vite que l’on ne comprenait pas le sens. Ni les raisons de leurs agitations d’ailleurs. Ils semblaient tous…surexcités.
Son sourire se décomposa et il vint s’agripper aux barreaux.
— Approche jeune fille, murmura-t-il avec des intonations rassurantes comme s’il comprenait mon manque de confiance.
Je regardai autour de moi comme pour trouver un regard qui me dirait « tu peux y aller ! » Mais rien. Sans mot dire, hésitante, je m’approchai de lui à quatre pattes en ajustant les chaînes pour me permettre d’aller à sa rencontre. Dès que cela fut fait, l’une de ses mains passa entre les barreaux et caressa tendrement ma joue. J’appuyai ma tête contre sa paume et me mis à ronronner. Ma réaction était complètement insensée ! Pourquoi ronronnai-je ?
— Tu as l’air de ne pas comprendre ce qui t’arrive, devina-t-il en me regardant.
Une autre voix s’éleva derrière moi malgré le vacarme que faisaient ceux qui s’arrêtaient pour m’observer, m’épier, me scruter.
— Bien sûr qu’elle ne comprend pas ! Elle s’est prise de sacrés coups sur la caboche. Regarde derrière sa tête et tu verras les dégâts !
Je me tournai violemment vers lui. Il était plutôt costaud. D’après son apparence : des rides sur le visage et l’air un peu trop ronchon, je dirais qu’il avait entre soixante et soixante-dix ans. Cependant, il ne faisait pas exactement son âge. Ses pommettes étaient légèrement creusées et son visage intact, ravissant.
Celui qui me caressait la joue était plus jeune : une trentaine d’années tout au plus. Il se pencha en avant, si près des barreaux que je pu sentir son souffle chaud sur mon visage. Quelques mèches ondulées tombèrent devant ses prunelles et je remarquai que ses cheveux avaient été attachés en queue de cheval. J’aurais pourtant cru qu’ils étaient coupés à ras. Il les avait tellement bien tirés en arrière. Une illusion de ma part.
Il eut un temps d’arrêt pour la refaire puis son regard me pénétra avec soudaineté. Des frissons me parcoururent de la tête au pied. Pourquoi ses yeux était-ils orange ?
Il jeta un cou d’œil par-dessus son épaule, puis sur tous les hommes qui passaient avant de me faite signe de me retourner afin qu’il puisse vérifier si ce que le vieux avait dit était vrai. Je le regardai avec méfiance, mais obéis sans ronchonner.
À peine étais-je retournée qu’il me tâtait déjà le cuire chevelus puis les relevait d’une main. Ce ne fut qu’au bout d’une dizaine de minutes, qu’il relâcha ma tignasse afin que je puisse me mettre de nouveau face à lui.
— C’est vrai qu’ils ne t’ont pas loupée.
Il eut une pause pour prêter attention au ronchonnement de l’homme derrière moi.
Puis il reprit :
— Tu as mal ?
Je secouai le menton comme signe négatif.
Je ne sentais que les courbatures. D’ailleurs, j’avais remarqué une étrange sensation dans mon bras droit. Elle n’était pas douloureuse, ni apaisante, mais étrange.
Je l’étudiai attentivement.
L’épiderme de mon avant-bras semblait être d’une autre couleur, on aurait dit du gris virant légèrement au noir. L’homme écarquilla les yeux.
— Il faut soigner ça ! Billy !
Je ne comprenais pas le problème.
— Quoi ? demanda le vieux.
— Toi qui es du bon côté de ces putains de cages, demande un médecin pour soigner cette jeune fille. Il y a un problème avec son bras !
Si c’était si grave, pourquoi n’avais-je pas mal ?
— D’accord Jeff. Hé ! Hé ! Il y a un problème avec la jeune femme là ! Bougez votre cul et venez ! Ouais ! Gr…
Je ne prêtai plus attention à ce que disait Billy et regardai Jeff. Il me souriait gentiment en tenant ma main entre les siennes pour essayer de trouver la douleur qui aurait dû être présente, mais je ne sentais absolument rien. Soudain, il tourna brusquement la tête, je suivis son mouvement et vis deux hommes vêtus d’une cape noire s’approcher de ma cage d’une démarche inquiétante. La foule se retirait pour les laisser passer. Je n’étais pas du tout rassurée en regardant ça. Je paniquais plutôt.
Quelque chose apparut subitement devant mes yeux. Des scènes et des images puis des flashs. Du moins, ça y ressemblait.
---------« Deux hommes montaient sur le toit où une personne, mi-humaine mi-démon les regardait, immobile comme une statue. Lorsque les deux hommes furent montés, la créature rompit son immobilité et leva la tête. Elle souriait de toutes ses dents démesurées et tranchantes.
La scène se propulsa dans tous les angles jusqu’à que la créature parle et émette un cri strident, suivi d’une voix loin d’être humaine, partagée entre le rugissement d’un animal et la voix sanglante d’un démon assoiffé de sang - avant de sauter pour attaquer de sa puissante mâchoire. »

Je secouai la tête pour reprendre mes esprits, mais malheureusement, l’image de la créature restait figée dans ma mémoire.
Comment… était-ce possible ?
Un grincement se fit entendre derrière moi, je regardai Jeff avec des yeux suppliants. Je refusais d’aller avec eux.
J’entendis derechef le grincement d’une porte puis deux sortes de rythmes cardiaques dans mon dos. Soudain, je sentis une main me frôler. Je tournai subitement la tête pour la regarder me délivrer de l’emprise des chaînes avant qu’une seconde main ne se pose sur mon épaule. Elle me serrait si fort que je crus qu’elle voulait me briser la clavicule. J’étouffai un cri de douleur lorsqu’elle m’obligea à me mettre debout. Les traits de Jeff se transformèrent. Il gronda.
— Jerry, je te préviens, tu as intérêt à ne lui faire aucun mal !
— Sinon quoi Jeff ? Hein ? Tu ne peux pas sortir de cette cage pour l’instant, dit le gardien d’un air de défi.
Jeff eut un rictus en retroussant sa lèvre supérieure. Les dents qu’il montrait étaient loin d’être normales. Je le fixai, effrayée.
— Mais je sortirais un jour, ne te fais pas de souci pour ça, rétorqua-t-il froidement.
Le garde et son ami se mirent à rire. Ce... Jerry me bouscula brusquement vers la sortie. Son collègue prit mes cheveux en main et m’obligea à avancer le plus vite possible, puis il me poussa jusqu’à que je tombe à genoux au milieu de la foule d’hommes qui s’écartaient comme s’ils éprouvaient de la peur. Jerry me remit debout en tirant sur mon bras anormalement grisâtre. Je grondai et il me poussa à nouveau. Je serrai mon bras contre ma poitrine et faillis m’écrouler une nouvelles fois en avant.
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? me demandai-je alors que mon cerveau me dictait de mordre sans en comprendre le pourquoi.
Je grondai plus fort, mais il me gifla puis il prit de nouveau ma tignasse en main et tira violemment. Jerry me jeta contre l’une des parois d’un des murs du couloir sombre.
Il pouvait bien me tuer comme ça !
La chute me valut une large égratignure à la joue avant que je ne tombe sur mon bras.
Beaucoup de discussions cessèrent autour de nous et les passants regardaient le comportement des gardes envers moi, mais ils ne firent rien pour les empêcher comme si c’était une routine habituelle. Son collègue me prit par les cheveux et me fit entrer dans un autre couloir, vide. Si j’avais pu, j’aurais tellement voulu leur foutre un de ces coups de poing…
— Salopards !
Jerry ouvrit une porte en bois avant de me gifler jusqu’à que je m’écroule encore une fois. Je soupirai un grand coup, mais restai au sol. Je sentis son pied tapoter mes côtes puis une main tordant mon bras pour m’obliger à me relever.
Je finis par m’arracher à sa poigne avant de montrer des dents comme un animal.
Mes jambes battirent l’air lorsqu’il s’empara de ma gorge.
— Jerry ! Phil ! Calmez-vous ! Laissez-la donc un peu tranquille !
Je détournai les yeux des mauvais gardiens pour aviser celui qui avait parlé. Un grand homme aux courts cheveux rouges vêtu d’une cape traînante ouverte sur son torse nu. Son corps élancé se tourna vers un autre homme puis de nouveau vers moi. Ses yeux noisette me regardèrent avec compassion.
Comme si j’avais besoin de ça !
Jerry me laissa lourdement tomber au sol. Et c’est là que je fus submergée par la vive douleur qui réintégrait mon bras et faillis hurler. Je relevai la tête après avoir empêché mon cri de résonner et jetai un coup d’œil aux occupants de la grande pièce.
Ils me regardaient tous d’une étrange façon.


Dernière édition par ophélie le Mar 23 Fév - 23:20, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 23:22

Alors j'ai bien lu ton texte (chap1 ; partie 1 je suppose?^^)

Je vais faire ma critique en deux partie

Le negative (comme rama lol)

Les injures sont pour moi quelques chose que j'apprécie pas vraiment dans un dialogue. certe cela donne du relief au personnage, mais personnellement je trouve que ca tue la réplique (evidemment ce n'est que mon point de vue^^)

Aussi je trouve qu'il ya une petite mais certaine naîveté dans la façon dont tes persos parlent, on a l'impression qu'un rien les impressionnent...surtout le fameux "wouah, c'est...impressionnant" j'ai trouvé cela un peu trop léger lol.

Pour le positif

Ce début est très très prometteur, je pense que tu as un niveau vraiment bon pour ce qui est de mettre le lecteur dans l'intrigue, je me suis plongé aisèment dans leur situation et j'ai sentit une certaine frayeur lorsque le bras de ton personnage ( jerry si j'ai bien retenue son nom^^) se changer, tu as su mettre un point d'honneur au suspence.

Hate de lire la suite, car pour l'instant je ne peux pas dire grand chose sur ce morceau. Enfin moi qui suis pas très vampire et loup garou et autre...ben j'ai grandement apprécie la lecture^^



ps : Pourrais tu changer la police de ton texte, j'ai eu mal aux yeux par contre^^
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 23:31

Merci pour ta critique =D.

Hum... juste une chose, ce n'est pas le bras de Jerry qui a changé, c'est celui de Laétia. Jerry est l'un des deux gardes. =D Je mettrais le deuxième chapitre un peu plus tard dans la soirée. Voir dans quelques minutes. Je dois régler un truc avant. ^^

Les injures, moi, je les adore. Mais bon, on ne peut pas tous aimer la même chose. =D
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeLun 22 Fév - 23:33

Oui en effet quand je relis un peu on fait référence a un autre perso Razz (la honte !!)

sinon il est clair que les goûts et les couleurs sa se discute pas^^
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeMar 23 Fév - 2:07

2.

















Un second homme s’approcha de moi, tout vêtu d’une longue cape noire balayant le sol avec fluidité. Son visage était marqué par d’horribles cicatrices. Il avait un œil jaune et un œil vert. Maladie ? De grandes chances, mais il n’y avait pas que ça. Une estafilade coupait son œil vert et une deuxième couvrait en diagonale son visage entier : de la tempe jusque sous sa joue droite. Cicatrices très nettes d’un combat a priori « très » sanglant.
Son visage affichait un sourire serein bien que j’eu remarqué une étrange marque bleuâtre sous sa lèvre inférieure. Il me demanda gentiment de m’asseoir sur la table à sa droite en m’informant que normalement, ce n’était pas ici qu’il soignait les blessés.
J’avais remarqué, voulus-je lui répondre avec le maximum de grossièreté, mais je m’abstins, voulant d’abord avoir la chance d’entendre leurs explications.
L’homme retira soigneusement sa cape et la posa sur le dossier du grand canapé en velours sombre. Puis il me rejoignit afin de voir, avec tranquillité, mon problème au bras et les blessures qui recouvraient mon thorax. Je dus retirer mon T-shirt tâché de sang, mais le plus surprenant était mon abdomen dont certaines veines étaient apparentes et où tous les tatouages noirs - qui le recouvraient sur sa partie gauche - formaient des sortes de symboles indéchiffrables. Il fut en premier lieu très surpris et à la fois intéressé par ces symboles, mais comprenant qu’il valait mieux d’abord me soigner, il inspecta mes blessures à la tête.
Pendant qu’il examinait mon bras devenu particulièrement douloureux et tripotait mon crâne, je me permis d’observer une nouvelle fois les autres occupants de la pièce lorsque l’un d’eux prit soudainement la parole.
— C’est que vous n’y êtes pas allés de main morte ! Dit-il en s’adressant à Jerry et Phil.
Cette voix me rappelait une personne. J’arpentai la salle lorsque j’aperçus Jacob accompagné de son ami. Il était adossé contre le mur et avait les bras croisés sur son ventre. Son ami, lui, était assis en tailleur sur le grand canapé de velours.
Jacob me jeta un coup d’œil puis ajouta d’une voix grave :
— Vous auriez pu la tuer en la frappant ainsi ! La prochaine fois, ayez un peu plus de finesse !
Son voisin me regardait avec méfiance, ses yeux orange braqués sur moi comme s’il était prêt à m’attaquer. Je déglutis lorsqu’une sensation de chaleur m’envahit. Soudain, elle devint glaciale et me fit trembler.
— Arrête…, murmura Jacob sous un léger grondement.
Il plongea ses prunelles dans les miennes, ses yeux vert émeraude me réchauffèrent d’une façon presque automatique. Je me sentis complètement incomprise auprès de ces hommes si… étranges. Brusquement, une forte douleur pesa sur mon bras. J’ouvris la bouche pour proférer une insulte, mais me retins au dernier moment. Le médecin me lança un regard désolé puis se pinça la lèvre inférieure.
— Serre les dents, tu risques d’avoir mal, me prévint-il.
J’obéis en fermant les yeux lorsque la douleur monta à ma tête. Elle fut rapidement suivie d’un craquement sonore qui résonna au moment même où je poussai un cri durement étouffé.
Je rouvris lentement les yeux et vis mes jointures blanchir quand je contractai les muscles de ma main tout en essayant – ce qui ne marcha pas comme je le souhaitais - d’estomper le maximum de l’adrénaline.
— Bordel de merde ! Ça fait mal ! m’écriai-je avec grossièreté.
— Je sais, dit-il en m’adressant un sourire. C’est tout à fait normal.
Normal ? Et puis quoi encore !
Je sautai sur mes pieds pour me placer entre le canapé et le grand fauteuil. Le médecin contourna la table pour se poster devant moi puis il recula d’un pas en me dévisageant de haut en bas. J’avais complètement oublié ma tenue. J’étais toujours en soutien-gorge et pourtant, je n’eus pas l’envie de me cacher pour me protéger de leurs regards comme une autre fille à ma place l’aurait fait.
Je haussai un sourcil et grognai en retroussant mes lèvres, inconsciente de ce que ça pouvait réellement signifier. Il me regarda attentivement, cherchant la colère dans mes iris. Je ne savais guère s’il y en avait en fait. Ma gorge me picota et un feu brûlant se déchaîna violemment dans ma cage thoracique, me faisant tousser.
— Je crois que les liquides perdent de leur effet, murmura l’homme qui venait de me soigner.
Il se mit à me tourner autour.
Je le suivis dans chacun de ses mouvements et grondai furieusement. En le suivant du regard, on aurait cru voir un prédateur rôdant autour de sa proie. Ma gorge émit un grognement primitif et il se redressa, joyeux.
Jerry, quant à lui, bougonna en s’affalant au bout du canapé.
— Elle est parfaite ! déclara le médecin avec un grand sourire.
— Hein ? Et puis quoi encore ! Elle a failli me bouffer le bras ! s’emporta Jerry en exhibant la morsure.
J’écarquillais les yeux de stupéfaction devant la taille des plaies en pleine cicatrisation. Brusquement, mes yeux s’embrumèrent dans un nouveau flash. À travers, je pus apercevoir la masse de Jerry se levait d’une façon surprenante. J’attendis un moment avant d’entendre plusieurs grognements prolongés. J’eus l’impression d’être en train d’assister à un futur combat. La masse de Jerry disparut, les ténèbres firent leur apparition et m’engloutirent avec délicatesse.
-------- « La créature s’était à demi accroupie et montrait les dents alors que Jerry serrait son bras gravement blessé, presque arraché, on pouvait apercevoir comment il était déchiré, on pouvait voir de façon très nette les tissus musculaires et son sang couler.
Le vent soufflait très fort et Jerry et Phil avaient sauté sur le toit d’un immeuble beaucoup plus haut. La bête regarda le paysage au loin, se redressa sur ses pattes arrière et poussa un rire sadique. Elle scruta le croissant de lune et les nuages qui se dégageaient pour la laisser luire dans la nuit, pour ne pas cacher sa beauté. Mais cela signifiait aussi que la pleine lune apparaîtrait dans une semaine.
Un éclair foudroya le ciel lugubre et les nuages se dissipèrent puis réapparurent sur la lune. Ils s’écartèrent et tournoyèrent de façon brusque pour laisser ce croissant brillant peser son effet sur la bête. Son regard se posa sur Phil qui lui, essayait de se relever après un coup foudroyant. Lorsque cela fut fait, il la contourna, une seringue en main. Un signe de menace de sa part. La bête détestait ça.
La créature se mit à le scruter de ses yeux d’un rouge vif, ouvrant sa bouche aux dents démesurées. Elle dévisagea ses antagonistes tout à tour et lorsqu’elle aperçut les blessures de Jerry en pleine guérison, elle chargea. Soudain, l’image s’arrêta sur ses yeux et toute la fureur qui y régnait.
Même si la scène s’était figée, ses iris se modifièrent lorsque j’aperçus les yeux de la bête prendre un air ainsi qu’une couleur identique aux miens.»

---------Je me crispai, essayant de me repasser la dernière scène dans ma tête pour analyser l’expression que la bête avait affiché. Comment avais-je pu être ainsi ? Étais-je méchante ? Si oui, alors pourquoi ne l’étais-je pas à cet instant ?
Hélas, je me trompais complètement.
Un rire sardonique m’échappa et je me tournai lentement vers Jerry avant qu’un autre de ces rires ne m’échappe. Un voile épais remplaça la brume devant mes yeux. La gamme de couleurs s’assombrit. Ce fut comme si j’étais la bête et les pouvoirs de la lune s’abattaient sur moi.
Je mourrais d’envie de parler et de laisser ma langue jouer avec mes mots.
— Dommage pour toi, j’aurais pu le bouffer, mais… vous avez triché. Au lieu de vous défendre par la force, vous vous êtes servi de médicaments… comme des lâches.
Je vacillai un instant sur mes jambes puis me figeai. Un rire sardonique m’échappa.
— Ça te dirait de recommencer ? lui demandai-je avant que mon visage n’affiche un sourire cruel et que mes traits ne se déforment.
Jerry se mit à ronfler de fureur en s’abaissant dans une posture animale. Je fis craquer mes jointures et ma nuque endolorie en le défiant du regard.
— Prêt ? lui demandai-je en prenant une posture animale à mon tour.
Je jetai un coup d’œil à Jacob quand Jerry attaqua. Je sautai au dernier moment, l’esquivant pour m’agripper par je ne sais quel moyen au plafond. J’attendis quelques secondes avant de me laisser tomber sur mon adversaire, le prenant par surprise puis l’acculai contre le mur, deux mètres plus loin. Là où j’étais passée, tout était renversé. Jerry se débattit vivement et n’aimant pas le voir bouger ainsi, je m’emparai violemment de sa gorge, riant de voir ses jambes battre l’air. Soudain, une vive douleur faillit me faire hurler. Je lâchai brusquement Jerry quand on me frappa. Je bougeai à peine malgré toute la force du coup de poing. Je me retournai vers mon deuxième adversaire, prête à le zigouiller lorsque le médecin se mit entre nous. Un grognement prolongé s’échappa du tréfonds de sa gorge alors qu’il regardait Phil d’un œil mauvais. Ça n’avait duré qu’un dixième de seconde, mais ça ne serait sûrement pas le dernier affrontement.
Je regardai le médecin, son comportement ne m’étonna pas, mais je repris vite conscience de mes actes, me repassant la scène dans la tête tout en oubliant que l’image floue qu’envoyaient mes yeux était redevenue normale.
— Phil, ramène-la dans la cage ! Je ne veux pas de problème. Quant à toi Jerry, arrête tes conneries et ne fais plus attention à elle.
Plus facile à dire qu’à faire. Je lus sur son visage qu’il n’allait pas en rester là.
Et… mais pourquoi j’arrive à voir ça ? Doux Jésus !
— Elle n’est pas si parfaite que ça, grogna Jerry en se retirant pour s’asseoir là il était précédemment.
Le médecin ne répondit pas, trop occupé à observer Phil me prendre par les cheveux. Je grondai et le repoussai avec violence.
— Bas les pattes où je te bouffe le bras, m’emportai-je en m’emparant de celui-ci et en y plantant mes ongles.
Un craquement résonna suivi du cri de Phil.
— Espèce… espèce de Salope ! Tu me l’as pété !
— Bien fait pour ta gueule, pourriture !
Il faillit me gifler, mais se retint alors que je quittais la pièce d’un pas rapide. Attrapant mon T-shirt au passage pour ne pas avoir à me balader en soutien-gorge.
Alors que l’on passait de nouveau dans la foule, tous ces hommes qui me regardaient semblaient ne plus comprendre mon nouveau comportement quand ils me virent. Moi-même je ne me comprenais pas.
Je secouai la tête pour libérer mon esprit et soupirai longuement. Je me rappelai soudain d’avoir aimé faire des conneries en tout genre, mais là, je ne me suivais plus. Aucun autre souvenir ne m’apparut, à part ma dernière sortie dans la forêt : j’avais tué un lapin avec un coutelas et l’avais pendu à la branche d’un arbre. Ça pouvait paraître dégueulasse, mais j’avais aimé. Ça avait été un… divertissement.
Voilà tout ce que je savais pour le moment. Ma mémoire me reviendra peut-être pendant la nuit. Qui sait.
---------Phil ouvrit la grille de ma cage et m’y poussa à l’intérieur. Je tombai à genoux pour qu’il puisse m’attacher. Puis il s’en alla dès que ce fut terminé sans avoir oublié de me donner une gifle, n’ayant pas osé le faire quand j’étais debout devant lui. Pathétique ! Il préférait me faire du mal lorsque j’étais incapable de me défendre. Enfoiré !
Je le regardai m’enfermer comme un animal et le suivis des yeux lorsqu’il partit. Les passants m’épiaient de leurs yeux sombres et pourtant, à quelques exceptions près, ils paraissaient inquiets.
Mon corps fut soudainement submergé de tristesse. Je finis donc par m’allonger au sol dans la position du fœtus sous les yeux légèrement étonnés de mes deux voisins. Je m’endormis quelques minutes plus tard, hantée par des images floues.



---------« Une fille grondait comme un animal lorsque l’homme la frappa, s’empara violemment de ses cheveux et la jeta à travers la pièce. Son corps meurtri heurta le mur souillé de sang. Elle tremblait, pleurait et lorsque son agresseur revint la frapper, elle se débattit comme elle le pouvait, mais elle était à moitié nue et très faible. Trop même. On pouvait voir ses côtes derrière la peau maigre qui la recouvrait. Depuis combien de temps n’avait-elle pas mangé ?
-----Soudain, ce fut comme si j’étais dans son esprit. La seule question qu’elle se posait me poignarda avec violence. Plus aucun espoir ne l’habitait. Elle se demandait pourquoi elle ne mourait pas de faim.
— Espèce de Salope ! hurla son bourreau.
Elle gronda et attaqua. Hélas, sa bouche se referma dans le vide. L’homme lui fourra un coup de poing si fort qu’elle crut qu’il venait de lui décrocher la mâchoire. Tout ce que voulait ce sadique, c’était la voir souffrir et rien d’autre. Il la haïssait.
La jeune femme sentit les larmes arriver.
Elle savait ce qu’il allait faire.
Son corps tout entier se mit à trembler lorsque l’homme retira son pantalon. Elle n’avait plus la force de résister. »



Un bruit me fit gémir. Un bruit de rouille, grille rouillée que l’on ouvre avec délicatesse plus précisément. Même endormie, mon ouïe incroyablement fine ne me manquait pas, loin de là.


« Il la battait encore et encore avant de la violer. Il ne faisait que ça. Il aimait ça. Il s’excitait de cette façon. Ça le faisait bander de la voir souffrir de ces atrocités. Elle était si jeune… qui était-elle ? »


Quelqu’un parla, mais je ne prêtai pas attention à ses paroles. Je sentis quelqu’un me toucher. Je me rendormis.


« Après que son salopard de violeur soit parti, la jeune femme s’endormit le corps recouvert de sang. Son sang. Comment faisait-elle pour dormir après tout ça ? Cauchemardait-elle ? Fermait-elle simplement les yeux pour laissait sa souffrance emplir le silence ?
Tout ce que je sus dans l’instant, c’est qu’elle préférait mourir plutôt que de rester là. Elle souffrait trop et voulait que ça s’arrête enfin. »



Je me réveillai brusquement, en sursaut et fus paniquée par la scène qui se déroulait devant moi ainsi que l’odeur qu’humaient mes narines.
Je n’étais pas nue, recroquevillée dans son coin en regardant, avec horreur, mon propre violeur arrivait vers moi. Non. C’était loin de ce que j’étais sur le point de vivre.
Mes mains étaient enchaînées, mais j’avais quitté ma cage. La lumière électrique éclairait l’abat-jour rouge d’une lampe. La pièce me donnait une très mauvaise impression de déjà-vu. Les murs étaient comme dans mon rêve sauf qu’ils n’étaient pas recouverts de sang. Soudain, une douleur me fit hurler. Ma vue se brouilla et je remarquai avec surprise que la pièce n’était qu’une hallucination de ma part.
J’étais – en fin de compte – dans une autre cage, largement plus grande. À travers une vitre teintée qui se dressait devant moi, je vis leurs visages. Celui du médecin me regardait, l’air désolé. Je voulus lui hurler d’arrêter de me regarder avec cet air si… innocent, mais j’en fus incapable. Soudain, une autre douleur apparut comme une boule compacte dans mes chevilles. J’eus l’impression qu’elle grossissait, mais rien de tel. La douleur remonta avec rapidité le long de mes jambes. Je hurlai :
— Non ! Je vous en supplie ! Arrêtez !
Ils me regardèrent. Certains visages m’étaient complètement inconnus. Je me débattis dans mes attaches. J’utilisais toutes mes réserves de forces, mais celles-ci m’avaient malheureusement abandonnées.
Simple et maudite cause : médicaments ou plutôt une bonne dose de drogues vu que je me sentais bizarre.
Je tirai sur les chaînes, hurlai pour échapper à la douleur, pleurai pour les supplier d’arrêter, grondai et mordis ma propre chair pour empêcher la douleur de monter plus haut dans mes bras. Je fus surprise de constater que mes dents étaient aussi tranchantes qu’une lame de rasoir. Un filet de ce liquide rouge coulait avec rapidité le long de mon bras droit. Je crus avoir atteins une veine.
Bordel de merde !
Soudain, je sentis leurs regards pesant sur moi, j’entendis des chuchotements, mais ne les compris pas, comme s’ils parlaient une autre langue. Je ne savais pas d’où venait la sensation de brûlure, de morsure et de torture, mais la seule chose dont j’étais sûre, c’est que j’avais mal. Je ne pouvais qu’attendre à présent.
---------Mon martyre dura des heures au bout desquelles, anéantie par la fatigue et la douleur qui me rendait si fragile, je me laissai tomber sur le côté, laissant mes paupières closes tout en espérant que mon heure soit arrivée.
---------Comme la gamine condamnée : j’attendais ma liberté.




--------- — Psst !
Je grognai. Une voix s’éleva derrière. Non, ce n’était pas le paradis.
— C’est une vraie marmotte, Jacob, chuchota une voix amusée.
— Arrête de rire ! Ce qu’elle vit est difficile, répondit Jacob. Tu as bien vu sa réaction aux produits tout à l’heure.
— Ouais. Malheureusement, ajouta-t-il tristement.
— Psst !
J’ouvris difficilement les yeux et me retournai afin de voir les personnes qui m’agaçaient ainsi.
Jacob et un homme que je n’avais jamais vu jusqu’à présent me regardaient. Leur présence m’effraya et mon cœur s’emballa. Leurs deux visages m’avaient observée derrière la vitre teintée sans broncher, sans aucune expression. Pourtant, derrière leurs prunelles si scintillantes, j’avais perçu de l’excitation. Oui, ça les avait excités de me voir souffrir. Ça les avait tous excités. Une haine brûlante comme le feu d’un bûcher m’envahit.
Je bondis pour me coller contre le mur, face à eux.
Je montrai des dents et ravalai quelques larmes.
— Nous devons t’emmener, m’annonça l’homme dont la voix semblait vide, comme un écho dans l’espace devenu si silencieux.
— Hors de question !
Le bruit de ma voix fit sursauter mes deux voisins. Pourtant, ceux-là nous regardaient sans émettre le moindre petit son. Ils avaient même cessé de respirer.
— Nous ne voulons pas te faire de mal, calme-toi.
Je me collai contre le mur et soupirai bruyamment puis me recouchai, cachant mon visage dans mes bras. Jacob me bouscula gentiment à l’aide d’un bâton.
— Laissez-moi en paix ! grondai-je, furieuse. Si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal, dégagez !
— Nous sommes différents de ces fils de pute de Jerry et Phil. Nous ne te voulons aucun mal, mais nous devons t’emmener, chuchota Jacob en ouvrant la cage.
— Tout ce qui a pu se passer cette nuit ne sont que des expériences, car beaucoup d’entre nous ont eu affreusement peur de toi. On voulait savoir si tu étais dangereuse, s’il fallait que l’on te tue, ajouta L’homme.
Jusqu’à laisser votre excitation jaillir en me regardant souffrir ! Vous êtes… vous êtes des fils de pute !
La pensée que je venais d’exprimer me calma. Étrangement, oui, elle me calma. Je regardai les deux hommes et remarquai seulement leur habillement. Ils étaient tout deux torse nu et simplement vêtus d’un pantalon et de baskets.
Je soupirai de nouveau et – après un bâillement - me levai avec une lenteur nonchalante. La dernière réplique que l’homme inconnu venait de prononcer ne m’avait fait ni chaud ni froid. Que je meure ou pas, mon esprit ne cessera d’être tourmenté.
— M’emmener où ? demandai-je d’un air dédaigneux.
L’ami de Jacob entra pour me libérer des chaînes. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval. Son visage fin et ses iris d’un violet rougeâtre semblaient brûler avec intensité.
Pourquoi les mecs qui habitent ici sont-ils aussi canon ?
Ils se sourirent l’un à l’autre. N’entendant aucune réponse venir à moi, je râlai :
Quelles manières grotesques !
L’homme s’empara de mon poignet et m’obligea à le suivre. Ce que je fis en leur exprimant ma fureur par des grognements. Je n’avais pas encore digéré leurs putains d’expériences.
Je scrutai les couloirs… vides. Tout le monde était sûrement encore endormi. L’immense maison semblait si déserte.
Je regardai l’homme avec attention, il s’en aperçut très vite et me sourit.
— Je crois que je devrais faire les présentations, murmura Jacob en toisant son voisin.
— Non, je vais le faire, le coupa celui-ci avant de s’arrêter pour se tourner vers moi. Je suis Pélori, le Cadet de nos frères et toi ?
Je farfouillai dans ma mémoire, mais ne trouvais aucun indice prouvant que j’avais un nom. Bordel !
J’ouvris la bouche, mais aucun son ne sortit. J’eus l’impression d’être devenue une coquille vide. Sans identité, sans rien.
Jacob et Pélori tirèrent une tête étrange. Je grimaçai et détournai les yeux.
— Tu n’as pas de nom ? Tu ne t’en souviens pas ? me demanda Pélori tout en se penchant sur le côté afin de croiser mes yeux.
Je ne le regardai pas et traçai lentement mon chemin. Mon intention n’était pas de les éviter eux, simplement leurs yeux.
Pourquoi je ne me souviens pas de mon propre nom ? Que m’arrive-t-il ?
Pélori et Jacob me rejoignirent très vite. Peut-être un peu trop. Mais comment se faisait-il qu’ils soient aussi rapides ? Je n’avais même pas entendu le bruit de leurs pas.
— Ce n’est rien. (Il s’adressa à son frère) C’est étrange, tu ne trouves pas ?
— Si. (Il se mit à côté de moi et me regarda) On va t’en trouver un en attendant que ta mémoire revienne. C’est sûrement le choc, je pense.
J’acquiesçai, peu convaincue. Une question me hanta soudainement.
— Dis-moi… Jacob, pourquoi autant de monde hier ?
Je voulais oublier la nuit que j’avais passée. Mieux valait changer de sujet, en prendre un qui m’intéresserait.
— Il y a eu une fête, répondit-il.
— Laquelle ?
— Les vingt-cinq ans de notre grand frère, Cyril.
— Ah bon ?
Nous pénétrâmes dans le couloir de gauche. Un hurlement résonna en écho. Cet effroyable cri animal me fit sursauter. Un sursaut qui provoqua les rires de Pélori.
— Qu’est-ce que… ?
— C’est Cyril qui part en chasse, répondit-il, visiblement amusé.
J’écarquillai les yeux et m’arrêtai net. Les garçons s’en aperçurent très vite.
— En chasse, tu dis ?
— Oui, en chasse, répondit Jacob.
Soudain, son visage se figea. Il adressa un coup d’œil à son frère qui eut un « oh » de stupeur. Puis il murmura « merde » en allemand. Je n’y fis pas attention.
— Pourquoi part-il en chasse ? demandai-je.
— Je… viens ! Tu verras par toi-même, répondit Jacob
— Mais… voulus-je protester.
Pélori me coupa.
— Allez ! Viens !
Et ils se mirent à courir. Leur vitesse m’impressionnait et j’essayai aussitôt de les suivre à la même cadence. J’accélérai en poussant sous la pression de mes jambes puis les doubler. Je levai la tête et regardai devant moi, j’aperçus des escaliers et un couloir de chaque côté. Soudain, ils tournèrent à droite, j’en fis de même, mais glissai puis me cognai dans le mur d’en face. Un tableau représentant une vingtaine d’hommes dont Pélori et Jacob se mit à trembler. J’empêchai la toile de tomber avant de suivre les deux frères qui continuaient en marchant. Mes oreilles percevaient leurs ricanements amusés.
— Où allons-nous ? les questionnai-je après les avoir rejoints.
— Dehors, répondit Pélori.
— Dehors ?
— Oui, nous ne te gardons pas ici comme prisonnière, ce n’est pas notre but.
— Quel est-il alors ? demandai-je en apercevant un petit éclat de lumière.
— Notre grand-frère te le dira, nous sommes incapables de te l’expliquer.
— Oh ! Et qu’allons-nous faire dehors ?
— Chasser.
— Chasser ? répétai-je, intriguée.
— Oui, il faut bien se nourrir.
J’étais perdue. Je m’arrêtai. Jacob fit la même chose deux mètres plus loin et se tourna vers moi alors que Pélori, lui, continuait à avancer en me jetant un ou deux regards.
— Qu’y a-t-il ?
— Vous vous nourrissez de quoi ? demandai-je, méfiante.
Je ne voulais pas finir en repas, moi.
— Tu verras, dit-il en me tendant la main.
— Jacob, insistai-je.
— Ce n’est pas toi que nous allons manger, contente ?
Je poussai un petit grognement en inclinant ma tête en arrière et traçai mon chemin, passant rapidement devant Jacob qui se mit à rire.
Je le connais à peine et il m’agace déjà.


--------- Alors que l’on remontait une allée qui nous conduisait à la lumière, un nouveau hurlement résonna, différent de celui qui m’avait effrayé dans les couloirs, car il avait l’air plus humain. Jacob n’avait pas le comportement douteux de quelqu’un voulant tuer les gens pour les bouffer.
Du moins… je l’espère.
Bien que les apparences soient souvent trompeuses, Jacob et tous ceux que j’avais pu rencontrer n’avaient pas le profil de cannibales voulant me dévorer toute crue. À l’exception de Jerry et Phil peut-être. Non. Eux ils voulaient plutôt me tuer sans avoir à planter leurs dents. Une balle entre les deux yeux m’aurait amplement suffi, mais je suis sûre qu’ils voulaient plutôt me battre jusqu’à ce que mort s’en suive.
Alors que l’on passait la grande entrée me permettant de pénétrer sous les éclats de la lumière matinale, quelque chose attira mon attention. Au-dessus de ma tête, je remarquai que l’entrée sous une forme extrêmement large, n’accrochait aucune porte. Jacob me tira légèrement le bras et la lumière m’aveugla brusquement. Je me tournai pour protéger mes yeux puis les fis cligner une multitude de fois avant d’affronter la luminosité. Ce fut plus difficile que je ne le croyais, il me fallut au moins une vingtaine de minutes avant que je puisse admirer correctement la verdure, comme si j’avais été privée de soleil toute ma vie. Je m’émerveillai comme une enfant devant le paysage.
---------Devant moi, dans la grande prairie où les fleurs du printemps laissaient planer un délicieux parfum, quelques hommes parlaient entre eux et riaient bruyamment.
En regardant l’horizon, je m’aperçus de la grande différence entre les vagues souvenirs que j’avais de mon ancien environnement et celui que j’avais devant moi. Les deux n’avaient aucun trait commun à part la verdure. Là où je vivais, les arbres étaient plus grands et un peu moins feuillus. Le paysage donnait un aperçu plus sombre et les maisons pouvaient se voir à vue d’œil même dans les profonds sous-bois.
Je me souvins qu’il y avait toujours une cabane quelque part alors que là, la forêt était épaisse et aucune habitation n’était visible.
— Où sommes-nous ? demandai-je, les yeux rivés sur un point invisible. Peut-être sur l’écorce d’un arbre au loin.
— Nous sommes en Colombie-Britannique.
— Quelle ville ?
— La ville est beaucoup plus loin, mais nous sommes dans une région appelée Prince George. Pourquoi me demandes-tu cela ?
— Parce que ce n’est pas chez moi, répondis-je en me tournant vers lui.
Un sourire s’afficha sur ses lèvres et ses yeux verts se mirent à scintiller.
— C’est normal, Jerry et Phil étaient partis à Portland pour des affaires amicales avec d’autres… amis. Ils t’ont aperçu dans une ruelle abandonnée et…
Il ne termina pas sa phrase, j’avais compris. Je passai prudemment sur une roche puis sautai sur une autre afin de rejoindre un chemin courant sous quelques branches qui nous conduisait à une grande et vaste étendue d’herbe. Cette descente fut amusante. Si je glissais, Jacob serait là pour me rattraper.
— Tu as toujours vécu ici ? demandai-je en me tournant pour le regarder.
— Non. Quand j’étais petit, j’ai vécu à Portland.
— Serait-ce possible que l’on se soit déjà vu à Portland?
— Je n’en ai pas le souvenir.
— Et moi, je n’ai plus de mémoire.
— Je suis sûr qu’elle te reviendra un jour, m’encouragea-t-il avec assurance.
— Je l’espère, renchéris-je.
Nous reprîmes la route vers Pélori et un garçon qui devait probablement être Cyril. Sa tenue m’étonna. Il ne portait qu’un short et laissait son imposante musculature à la vue de tous. Il faisait pourtant frais ce matin. Ce n’était pas un temps pour se pavaner torse nu. Pourtant, il ne frissonnait pas, aucun de ses poils ne se dressait. Il n’avait absolument pas froid. Était-ce quelque chose de normal ?
— Salut Cyril ! Alors, cette chasse, on la commence pour qu’on puisse montrer à… Laétia…
Le concerné poussa un grondement sourd.
— Ce serait injuste de lui faire ce genre de chose, Jacob, et ça tu devrais le savoir depuis très longtemps.
— Mais…
— De quoi vous parlez ? demandai-je en tendant l’oreille pour mieux capter le sens de leurs paroles. Comme si j’étais incapable de comprendre.
Pélori se tourna brusquement vers moi – je faillis sursauter – et prit la parole.
— Sachant que tu n’es pas humaine, Cyril veut te pousser à muter.
Muter ? Pourquoi muter ?
— Attendez ! m’exclamai-je en levant les mains. Pas humaine ? Moi ? Je ne suis pas sûre de vous comprendre. C’est une plaisanterie ? Parce que si c’est le cas, je ne trouve pas ça drôle du tout.
Cyril soupira. Il n’avait pas remarqué mon incapacité à comprendre le réel sens de leur charabia il y a deux minutes.
— Tu es des nôtres, annonça-t-il. Tu verras par toi-même ce que tu es, mais fais attention, les premières mutations sont souvent très douloureuses.
Je n’ai pas assez souffert comme ça ! aboyai-je mentalement. Ah ! Ça, c’est vraiment la meilleure !
Pélori regarda son frère d’un d’air dubitatif.
— Mais comment la pousser à muter ?
— En la menaçant de mort bien sûr, répondit-il. Jerry ! Phil !
— Hey ! Dites-moi ce que je dois faire, je suis quoi au juste ?
Cyril eut un grognement. Je déglutis en entendant ce qui se passait non loin de moi.
Sous mes pieds, la terre se mit à trembler, me laissant percevoir leur rythme cardiaque comme si c’était le mien.
— Tu aurais dû savoir ça, Pélori, chuchota Cyril.
Des grognements résonnèrent suivis de bruits de pas rapides se déplaçant brusquement dans notre direction. Je levai la tête et vis deux colosses arriver en courant, le visage crispé par un rictus et leurs yeux remplis d’une cruauté diabolique. Je regardai autour de moi et constatai que le nombre d’hommes que j’avais tenté de compter la veille avait diminué en flèche.
Je me tournai vers mes adversaires, trop tard malheureusement.
Jacob, Cyril, Pélori et les autres qui m’entouraient reculèrent le plus vite possible avant que Jerry ne me porte le premier coup qui me percuta de plein fouet, me projetant au sol, face contre terre.
Phil se mit à rire et me fixa avec un sourire cruel.
— Tu fais moins la maligne. Je vais m’amuser à te faire du mal.
Je portai directement une main sur mon nez après avoir relevé la tête. Je la retirai lorsque des gouttelettes de sang dégoulinèrent sur mes doigts et tombèrent dans ma paume. Je retroussai - sans aucune raison – mes lèvres lorsque mes mains se mirent à trembler, me procurant une affreuse douleur dans le creux de mes coudes puis dans les épaules.
Phil m’agrippa brusquement par les cheveux et me balança avant que Jerry ne vienne au même moment et – sans même avoir touché le sol - m’asséner un coup en pleine mâchoire. Je m’écroulai lourdement au sol et roulai sur le côté. Je me roulai péniblement sur le flanc et fis en sorte de me retrouver à quatre pattes. Je mis une main sur ma bouche pour évaluer les dégâts. Rien d’inquiétant cependant, un liquide coulait le long de mes lèvres et pénétrait entre mes dents avant que je ne l’avale.
J’eus soudain un déclic. Ma nuque se tordit de gauche à droite de façon instinctive. Des frissons me parcoururent jusqu’à que je ne craque. Prise dans un assaut de fureur, je me relevai et le frappai à mon tour. Jerry se retrouva à six mètres, projeté par ma main droite. Je m’accroupis et le regardai méchamment quand soudain, des mains me ceinturèrent. Je sautai sur mes pieds et à ma retombée, pris brusquement les épaules de Phil avant de balancer son corps par-dessus ma tête. Phil atterrit sur le dos, si violemment que la terre trembla sous le choc.
----------Jerry revint à la charge peu de temps après et me frappa. À terre, une bile écœurante me remonta dans la gorge et je crachai du sang. Mon estomac se noua lorsque Jerry s’empara de ma tignasse d’une main et cogna ma tête contre le sol.
Je fus paralysée pendant une fraction de seconde, avant de reprendre correctement mes esprits.
Hélas, je fus arrêtée.
Mes mains tremblèrent et mon visage se releva brusquement avant que je n’adresse un regard noir à mes deux adversaires. Un voile sombre se forma devant mes yeux, mais après une fraction de seconde, ma vue se fit plus nette.
Mes deux adversaires voulurent me frapper à nouveau, mais Cyril intervint brusquement et, comme s’ils avaient été ses chiens, leur ordonna de reculer.
Et ils lui obéirent avec regret.
Un grondement animal résonna dans mon crâne alors que c’était de ma bouche qu’il sortait.
Mes tempes se mirent à palpiter. Une forte impression de brûlure s’étendit sur la peau de mes bras et de mes jambes. La rage forma une boule compacte dans mes tripes au bord de l’explosion. Une démangeaison gagna mon thorax suivi de la brûlure. Mon cuir chevelu commençait à me picoter.
Un craquement sonore résonna dans mes tympans alors que ma peau commençait à s’étirer. Tandis que la sensation s’amplifiait, je tentai de repousser la douleur. Quel mot insignifiant, « souffrance » conviendrait beaucoup mieux. « Douleur » traduisait trop médiocrement la sensation de se faire écorcher vive, une vraie torture, plus terrible que celle que j’avais vécue cette nuit. J’essayai de reprendre ma respiration, mais un hurlement m’échappa. Je baissai la tête et regardai mes mains, avec dégoût, partagées entre l’état animal et humain.
Je cambrai le dos puis m’écroulai, pliée en deux, en luttant pour garder le maximum de mes idées claires.
La souffrance horrible que j’endurais n’était pas prête de finir.
Mes muscles se formèrent et s’étirèrent, mes os se brisèrent et se dessoudèrent. Mon corps se déformait.
Je perçus les pas qui se rapprochaient. Je perçus même leur inquiétude.
De l’inquiétude !
— Garde ton calme Laétia, ne panique pas.
Je le regardai, visage crispé et respiration anormale alors que je me forçais à d’étouffer mes hurlements. Je secouai violemment la tête.
— Comment faire pour ne pas paniquer alors que l’on souffre le martyre ! aboyai-je d’un hurlement presque incompréhensible. Je ne pouvais même plus parler normalement ! Chacune de mes paroles étaient un rugissement de douleur.
Les minutes infernales s’écoulèrent lentement. Trop lentement. Mes muscles se nouaient et se contractaient laissant mes cris résonner ainsi que les craquements sonores. Mon visage s’étira à son tour et je vis mes mains poilues et tordues. Je hurlai, les yeux rivés sur ma peau se déchirant.
La silhouette floue de Cyril s’accroupit et sa main puissante me tint immobile pendant que l’autre couvrait ma bouche déformée.
Je fermai les yeux aussi fort que possible. La panique montait en moi comme s’élancent vers le ciel les flammes d’un bûcher que l’on nourrit de fagots.
Je me débattis violemment de l’emprise de Cyril et me roulai au sol en m’apercevant du liquide transparent qui coulait sur mes jambes encore coincées dans leur état indescriptible et répugnant.
Je hurlai encore un long moment avant d’être submergée par l’épuisement.
Je clignai des yeux, percevant différentes choses. Je me mis à quatre pattes, me démenai pour repousser la douleur. Les doigts crispés, je rampais au sol puis me plia brusquement pour poursuivre ma transformation.
Toutes les douleurs s’arrêtèrent enfin.
La main de Cyril se posa sur ma tête et la caressa lentement, tâtant mon épaisse fourrure. Mon souffle bruyant se fit court alors que j’essayais de me mettre debout. Mais je perdis l’équilibre, d’une, à cause de l’épuisement.
Et de deux : parce que j’étais devenue une grosse bestiole à quatre pattes.
Mes forces m’abandonnèrent soudainement. Je retombai lourdement sur le ventre.
Autour de moi, le monde avait gagné une gamme de couleur inconnue de l’œil humain, subtiles nuances de noirs, bruns et de gris que mon cerveau s’obstinait à convertir en blanc, rouge et vert. Je reniflai silencieusement et m’aperçus qu’avec cette mutation, les odeurs qui m’entouraient n’étaient plus les mêmes. Je pouvais sentir et flairer davantage de choses que je n’aurais pu le croire. Aller plus loin jusqu’à percevoir les battements du cœur d’un écureuil au fond des bois.
Cyril attira toute mon attention en parlant d’une voix puissante.
— Sais–tu ce que tu es ?
De mon museau, je fis lentement que non.
— Un loup-garou.
Hein ? Quoi ? Ce n’est pas possible, je croyais que ça n’existait pas !
— Et bien, tu lis trop d’histoires, ils existent réellement et tous les mythes que nous trouvons sur eux sont d’une banalité complètement absurde.
Alors, Cyril et les autres étaient des loups-garous capables de percevoir les pensées de toute la meute lorsque les membres sont contrôlés par leur loup.
Cyril m’aida à me mettre correctement sur mes quatre pattes. Ce fut beaucoup plus facile à présent. Je m’étirai, baillai et trottinai vers mes nouveaux compagnons en secouant la queue.
— Maintenant, je crois que tu as compris lorsque je t’ai dit que Cyril allait chasser, supposa Jacob.
Il s’agenouilla devant moi et me gratta sous le museau. Je voulus le lécher, mais je m’abstins. Ce n’était pas une bonne idée, je préférai répondre à sa supposition.
Oui, mais… je ne sais pas comment faire, Jacob.
Je posai mon arrière-train à terre.
— Oh que si ! Ça fait un long moment que tu es loup-garou, tu es même un peu plus expérimentée que certains d’entres nous.
Mon museau se tourna vers Pélori qui m’adressa un clin d’œil. Pour nous six, il était temps d’aller en chasse.
Je me redressai avec rapidité, museau tourné vers la forêt et déguerpis à toute vitesse entre les arbres. Jacob eut un splendide rire avant de pousser un petit grognement joueur qui m’avertit qu’il me visait.
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeMar 23 Fév - 20:32

Citation :
regardaient fixement, mais ne répondaient pas.

répondirent, le passé simple convient mieux pour exprimer l'action.

Citation :
Salopards ! grognai-je.
le grognai-je me paraît être inutile, et il entraîne une répétition avec le demandais-je ( aije/aije pour la sonorité répété)

Citation :
Me demandai-je intérieurement.
c'est inutile de préciser, on sait que c'est elle qui se demande puisque on est en perception interne.

Citation :
pensai-je avec étonnement.
idem

Citation :
Le garçon eut beau s’apercevoir que je le dévisageais, son regard ne se fit que plus pesant
je trouve qu'il y a un probleme de concordance entre " il eut" et " fit que plus"
J'essaye de trouver mais la phrase ma paraît assez étrange.

Citation :
J’arquai le mien en essayant
elle arque un seul sourcil?

Citation :
La foule s’agrandissait au fur et à mesure
je ne suis pas sur, masi au fur et a mesure ne devrait pas être suiv de quelque chose?
ex: au fur et a mesure que le temps passait...


Citation :
pensai-je.

étant donné que tu utilise des italiques pour les pensées du personnage le pensai-je est superflue.


Citation :
Les ronflements de mon voisin de cage cessèrent enfin lorsqu’ils furent remplacés par un grondement féroce et affreusement ronchon.
lorsqu'il pourrait peut être être remplacer par " pour être" ou quelque chose dans ces eaux là

Citation :
Il eut une pause pour prêter - durant une seconde - attention au ronchonnement de l’homme derrière moi.
le " durant une seconde" casse un peu la phrase et n'est pas vraiment nécessaire.

Citation :
tu as plein de sang.
c'est logique, on à tous du sang. Je vois ce que tu veux dire mais je trouve qu'il manque un bout à la phrase.

Citation :
Elle n’était pas douloureuse, ni apaisante, mais c’était étrange.
si tu utilise c'est à la fin, ça me paraît plus fluide d'utiliser " Ca n'était pas apaisait, etc"

Citation :
pensais-je en hochant lentement le menton.
superflue

Citation :
Soudain, je sentis une main me frôler et je tournai subitement la tête pour la regarder me délivrer de l’emprise des chaînes avant qu’une seconde main ne se pose sur mon épaule.
c'est un peu trop long comme phrase

Citation :
grondai-je.
superflue, et le point d'exclamation exprime déjà la colère.

Citation :
Des scènes et des images puis des flashs.
pour moi un flash est une scène, une image, alors le rajouté est pas très utiles, ou utile en mal

Citation :
« Deux hommes montaient ... de sa puissante mâchoire. »
Il doit sagir du flash en question. sur le sens on doit avoir des explications par la suite, masi sur la forme je trouve que ça ressemble un peu au descriptif brut d'une photo ou d'un film.


Je me suis arrêter au premier chapitre, j'ai pas le courage de lire la suite ce soir.
J'ai essayer de faire un commentaire assez détaillés et tu a au dessus quelques petits trucs plus d'ordre de l'écriture pur, utilise les où non.

En si peu de temps tant de personnage, c'est pas forcément très simple de savoir qui est qui.

la dernière phrase de ton chapitre est très intéressante. Je ne sais pas si c'est volontaire où juste moi qui invente trop de chose, mais ta phrase m'a renvoyer dans la situation de départ ou la foule l'épie.

Certaines insultes sont pas forcément bienvenu.
Citation :
Oh merde !
là par exemple

pour ce qui est du wouah! dans le dialogue j'apprécie pas vraiment.

Je ne maîtrise pas assez imparfait-passé simple et leurs conjugaisons pour traiter de cela mais je crois que parfois l'imparfait est utilisé à mauvais escient

même si j'ai pas dit grand chose de gentil ça veut pas dire que je n'aime pas, bien au contraire.

Je lirai la suite dès que possible, ton histoire m'à l'air bien intéressante et je ne veux pas manquer la suite.

Ton petit texte d'introduction donne envie lire ton texte, et le texte donne envie de lire la suite.
Pour l'instant j'aime bien, faites que tu continue comme ça.

Si tu trouve que le contenue de mon commentaire t'es inutile dit le moi, je ferais dans le plus court la prochaine fois.
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitimeMer 24 Fév - 12:12

salut,
moi qui ai lu le premier jet de ton histoire, je peux dire qu'il y a du mieux.
je n'ai relu que le premier chapitre. bon il y a encore des fautes mais je vois que tu es bien prise en main.
j'irai lire la suite bien sûr Very Happy
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MessageSujet: Re: Les 3 vies. Les liens du passé (Tome 1)   Les 3 vies.   Les liens du passé (Tome 1) Icon_minitime

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